Exposition Hervé BEZET - FAKE ESTATE - 5 novembre – 9 décembre 2010
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Invité à Châteauroux pour une résidence d’artiste de 3 mois, Hervé BEZET expose aujourd’hui l’ensemble du travail qu’il a réalisé pendant cette période, soit sept pièces au total.
Gérard’s ghost house - Playtime in Châteauroux - Picture to Épinay - Street View - Still Life - Tribute to Jean-Claude Van Damme - Defragmented core
Après un diplôme obtenu à l’Ecole Supérieure des Beaux-Arts de Bourges, Hervé BEZET a suivi un cursus universitaire pour s’ouvrir aux arts du spectacle et du cinéma. Ce parcours l’a conduit à interroger et à mettre en perspective l’univers cinématographique, théâtral, et les arts plastiques. Fort de ces expériences, il a ensuite développé son travail artistique autour d’une mise en œuvre de ce qu’il nomme son «fantasme filmique». Ce champ d’exploration, très singulier, recouvre l’idée de mettre en scène des fictions qui explorent les étapes qui président à la production d'un film. Comme par exemple, celle pour le moins inattendue, de scénariser une salle de commission du Centre National de la Cinématographie (pièce réalisée lors d’une autre résidence, elle est aussi la première des quatre propositions de son projet Underline / Bordeline, sous les écrans les images).
Interroger l’image cinématographique lui ouvre tout un champ d’investigations pour croiser des modes de production comme le multimédia, la peinture, la sculpture ou la photographie. Tous ces médiums ont leur spécificité et peuvent eux-mêmes être utilisés pour représenter la réalité, en prenant un parti pris d'objectivité ou de fiction. Aussi, dans le contexte de l'exposition, la mise en scène de tous ces modes d'expression concourent à nourrir cette intrigue du FAKE (faux).
Hervé Bezet fonde sa résidence sur le principe de réveiller une mémoire collective autour de la figure légendaire de Gérard DEPARDIEU, grand nom du cinéma français. Son fil conducteur est d’organiser un repérage des lieux, pour retrouver la maison natale de Gérard DEPARDIEU. A la suite de ces investigations, il réalise The Gérard's ghost house (La maison fantôme de Gérard), une maquette/sculpture à l'échelle 1/20è pour lui donner une représentation tout en créant un objet au statut ambigu. De face, il désigne une maison d'ouvrier d'un quartier populaire des années 50. Vu de profil, il prend un tour métaphorique, la maison fait figure de coquille natale ou de décor de studio pour un film à venir. En contrepoint de cette pièce, l’installation Street View (Vue de la rue), met en évidence le numéro d’une maison. Echo à la maquette de la maison dont il n’est dit nulle part où elle se situe dans la ville. L'artiste réalise ici un objet/peinture qui transpose avec un certain humour une recherche effectuée sur Google maps pour effectuer une localisation.
Au travers de la représentation d’une architecture locale, ces deux œuvres invitent à réfléchir à la force symbolique de la figure de l’acteur. D’autres œuvres de l’exposition montrent des représentations de bâtiments qui nous font passer de l’espace privé aux lieux où s’exerce le pouvoir économique, comme la banque et le studio de production qui jouent un rôle central dans la production d’un film. Playtime in châteauroux (Récréation dans Châteauroux) est la photographie d’un bâtiment local, une banque, dont le titre fait référence au cinéaste Jacques TATI. Au travers de l’image photographique, cet édifice très massif devient un objet étrange qui s’apparente à une maquette et prend un tour imaginaire.
Dans le contexte d’une exposition sur le cinéma, Defragmented core (Cœur défragmenté) est une sculpture écran qui évoque le temps de diffusion. Mais la nature de l’image représentée, TRUE (vrai) qui apparaît sur un fond tramé de 0 et de 1, désigne le langage binaire, propre à la constitution du langage numérique. La matérialité même du dispositif - écran/sculpture et image comme construction physique - nous invite à appréhender autrement la vérité de l’image.
Les oeuvres présentées dans l'exposition mettent en scène des objets, des formes et des titres qui font appel à notre mémoire culturelle et interrogent notre représentation de la réalité par les images. Qu'elles soient mentales, picturales, photographiques, cinématographiques ou numériques, l'artiste nous invite à naviguer au travers des déplacements qu'elles suscitent.
Nathalie Sécardin Directrice de l’EMBAC
Cette exposition reçoit le soutien de la Ville de Châteauroux, du Ministère de la Culture et de la Communication, de la Direction Régionale des Affaires Culturelles du Centre, du Conseil Régional du Centre et du Conseil Général de l'Indre.
10-12 place Ste Hélène - 36000 Châteauroux – Tél. 02 54 22 40 20 / Télécopie 02 54 08 35 32
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